Histoire du protestantisme

Brève histoire du protestantisme

Début du XVIe siècle : Réformes de l’Église chrétienne d’Occident

La fin du Moyen Age est une période d’ébullition, politique, culturelle, sociale et religieuse. En 1517, le moine allemand Luther ouvre un débat sur la pratique des indulgences, celles ci permettaient de payer pour s’assurer d’aller au Paradis. Dans sa lecture de la Bible, il découvre que Dieu aime tous les humains sans mérite de leur part. Les bonnes œuvres sont alors une réponse à l’amour de Dieu.

En 1521, devant l’empereur Charles Quint, Luther refuse de se rétracter. Au même moment Zwingli propose une réforme de l’Église à Zurick. Leurs idées sont reprises et développées dans toute l’Europe, par Bucer à Strasbourg ou Calvin à Genève. Ce dernier à une influence considérable dans le royaume de France, par ses écrits (l’Institution chrétienne) et par la formation de nombreux pasteurs français.

Ces réformes ont pu toucher un large public, grâce à l’invention récente de l’imprimerie à caractères mobiles, par Gutenberg. Par contre, ces réformes ne sont pas acceptées par une grande partie de l’Église, celle ci propose sa propre réforme lors du concile de Trente (1542-1563), qui marque la naissance de l’Église catholique.

Les réformes protestantes insistent sur 5 principes : les solas

Sola scriptura : Par l’Ecriture seule. La Bible est la seule norme, la tradition de l’Église peut la commenter, mais n’est pas normative.

Sola fide : Par la foi seule. C’est dans la confiance que le croyant à en Dieu, que se situe son salut.

Sola gratia : Par la grâce seule. Les humains n’ont pas à œuvrer pour recevoir le salut de Dieu, il le donne gratuitement.

Solus Christus : Christ seulement. Jésus est le seul intermédiaire entre le Père et les humains.

Soli Deo gloria : À Dieu seul la gloire. Il ne faut rendre un culte qu’à Dieu, et non aux humains (morts ou vivants), aux objets…

XVIIe et XVIIIe siècle : En France

La fin du XVIe siècle est marqué par les guerres de religions entre des seigneurs devenus protestants et des seigneurs catholiques. Le pouvoir royal cherche des compromis, mais échoue. Plusieurs massacres ont lieu, le plus important est celui de la St Barthélémy en 1572. À son arrivée au pouvoir en 1598, Henri IV, d’origine protestante, promulgue l’Édit de Nantes, qui autorise la pratique du culte protestant dans certains lieux.

Le XVIIe siècle voit la remise en cause de cet l’Édit (perte des places de sûreté, interdictions locales de pratiquer…). Ce qui permet à Louis XIV d’affirmer : « un roi, une loi, une foi ». Il révoque alors l’Édit de Nantes en 1685. S’en suit des persécutions, des conversions forcées ou l’exil. En certains lieux, les fidèles continuent de célébrer leur culte, c’est la période du désert. Celle ci dure jusqu’en 1787 avec l’édit de tolérance signé par Louis XVI.

XIXe et XXe siècle : En France

Les protestants ont de nouveau le droit de célébrer leur culte, c’est alors une période de reconstruction de temple, de réimplantation de communauté. La fin du XIXe est marquée par les débats autour de l’autorité des Écritures. Deux courants émergent alors : les libéraux, qui ont une lecture critique de la Bible et les orthodoxes, qui restent plus attachés à la lettre. Si les divergences persistent, en 1938 est créée l’Église réformée de France, qui réunit la majorité des paroisses réformés.

Durant cette période, les protestants s’engagent au niveau social et politique en soutenant par exemple les lois Ferry sur l’école, la loi de séparation des Églises et de l’État. Ils créent aussi de nombreux mouvements, comme la fondation John Bost, la Cimade… ceux sont eux qui introduisent le scoutisme en France.

La fin du XXe est marqué par la sécularisation, il y a une baisse significative du nombre de croyants et croyantes. Cependant, depuis les années 80, une volonté de renouveau émerge, avec le souhait d’annoncer la bonne nouvelle de Dieu à ceux et celles qui ne l’ont jamais entendue.

 

 

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